Communiqué du NPA 49, le 29 septembre (http://npa49.free.fr/spip.php?article503)
La société ThyssenKrupp Elevator Manufacturing France (TKEMF), filiale de la multinationale Thyssenkrupp, a annoncé le 25 septembre, lors d’un comité central d’entreprise extraordinaire, pas moins de 258 suppressions d’emplois sur un total de 450 sur son site d’Angers.
C’est une attaque majeure contre les seuls producteurs de richesse, les salarié(e)s, au profit des actionnaires d’un groupe qui n’a même pas le prétexte d’avoir de prétendues difficultés financières.
Si ces licenciements venaient à être effectifs, ce serait une nouvelle catastrophe pour toute la population de l’agglomération d’Angers. Il faut les empêcher !
Les seuls arguments avancés par la direction de ThyssenKrupp sont la sauvegarde de la compétitivité du groupe et une prétendu baisse de 26% du chiffre d’affaires depuis 6 ans. Il n’est même pas question d’un déficit qui mettrait l’entreprise en difficulté. Il s’agit donc seulement d’assurer la croissance incessante des dividendes des actionnaires de la multinationale (dont le chiffre d’affaires avoisine les 400 millions d’euros par an et les profits se comptent par dizaines de millions).
Que des salarié(e)s et leurs familles voient leurs vies ravagées, que le coût social pour la collectivité s’annonce énorme, cela ne compte évidemment pas pour TKEMF et pour les grands patrons en général. Le nouveau président du MEDEF angevin – transfuge de la CGPME et… assureur ! – peut prétendre avec effronterie que pour lui “le fléau absolu, c’est le chômage” (Courrier de l’Ouest du 29 septembre), la politique des grands capitalistes et des organismes qu’ils contrôlent (MEDEF et CGPME, notamment) vise à jeter à la rue des milliers de personnes afin de faire “baisser les coûts” (c’est à dire les salaires) tout en augmentant le temps de travail de celles et ceux qui en ont encore. Que leur politique induise une baisse de consommation et une dépression de plus en plus profonde ne semble pas les soucier : l’argent du capital n’a pas de frontières et les grands capitalistes ne se préoccupent que de leurs profits à court terme ! Quant au gouvernement de l’État français, il mène une politique ouvertement dictée par le MEDEF.
L’urgence est aujourd’hui à la mobilisation des salarié(e)s et de la population pour empêcher les licenciements. L’État français aurait les moyens de les interdire. Il est nécessaire de l’y obliger. Le NPA49 soutiendra et participera à toutes les mobilisations à venir des salarié(e)s de ThyssenKrupp.
Solidarité avec les salariés de ThyssenKrupp !
oooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooo
Quelques réactions en Maine-et-Loire
En dehors des déclarations lénifiantes du maire UMP d’Angers (“choc pour le bassin d’emplois”, j’ai rencontré des dirigeants du site angevin de ThyssenKrupp […] et obtenu l’assurance que cette restructuration ne mettait pas en péril l’avenir du site angevin à terme), carrément antisociales du maire PS de Trélazé (“il faut absolument qu’on prenne des mesures pour abaisser nos coûts du travail et redevenir compétitif”), opportunistes du président du comité d’expansion (“travailler ensemble pour aider les entreprises”), et quelque peu creuses du PCF (“il y a besoin de mesures courageuses, volontaristes” […] “faire émerger les meilleures réponses pour empêcher ce nouveau drame social”), il y a eu heureusement des réactions plus politiques et plus combatives, notamment celle de Lutte Ouvrière 49 dénonçant la politique de la multinationale ThyssenKrupp qui, après avoir “réalisé le trimestre dernier 39 millions de profits” se permet de détruire la vie de 258 salarié(e)s pour permettre une “hausse des dividendes” de ses actionnaires. [1]
Du côté syndical, la CGT a immédiatement réagi en appelant à deux rassemblement en début de semaine, auxquels s’est joint Solidaires dont nous reproduisons ci-dessous le communiqué
Communiqué de SUD et de l’Union Syndicale Solidaires 49
Solidarité avec les salariés de Thyssen !
C’est avec stupeur que nous avons appris ces derniers jours la volonté du groupe Thyssen de supprimer 258 emplois à Angers.
Cette annonce intervient dans un contexte général où le chômage et la précarité continuent d’augmenter, les salaires de stagner, les licenciements de se multiplier comme c’est le cas aujourd’hui au sein de l’entreprise Thyssen à Angers . La relance de l’activité économique tant promise ne vient pas et les politiques d’austérité aggravent la situation. Après les multiples aides aux entreprises, sans aucune obligation contraignante en termes d’emploi, le MEDEF joue la surenchère. Pour le monde du travail c’est encore la crise, pendant que les actionnaires des grands groupes, les banques continuent de prospérer et d’accumuler bénéfices et dividendes.
Le gouvernement au service du capital
Valls et Hollande allongent la liste des mesures anti-sociales. De l’autre côté, pour les salaires, il n’est pas question d’imposer au patronat des augmentations du Smic et des bas salaires mais de baisser les impôts et cotisations sociales, ce qui nuira au financement de la Sécurité sociale et des services publics.
Le patronat en veut toujours plus
Les patrons poussent le bouchon à chaque fois un peu plus loin, dans un contexte où le gouvernement est à son écoute exclusive : temps de travail, Smic, jours fériés… L’Union Syndicale Solidaires s’engage résolument dans les combats à mener aujourd’hui et demain contre toutes les attaques menées au nom du capital, de la réduction des déficits et de la dette, contre nos droits.
Les capitalistes nous coûtent cher !
Répartition des richesses, justice fiscale, défense des services publics, réduction du temps de travail, augmentation des salaires, améliorations des conditions de travail, voilà ce que nous voulons !
Ainsi nous apportons tout notre soutien et notre solidarité aux salarié-e-s de Thyssen dans leur combat pour le maintien de leurs emplois et appelons à manifester :
– Lundi 29 septembre 2014, devant la Mairie d’Angers à 11 heures [2]
– Mardi 30 septembre, à la Préfecture d’Angers à 15 heures
oooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooo
29 septembre, par NPA 49
[1] Toutes les citations sont extraites du Courrier de l’Ouest, éditions du 26 et du 29 septembre.
[2] Entre 250 et 300 personnes, essentiellement des salarié(e)s de ThyssenKrupp ont finalement manifesté devant la mairie d’Angers ce lundi matin.