Mardi 30 juin, 300 personnes se sont rassemblées à Nantes en solidarité avec le peuple grec, face à la politique d’austérité imposée par la Troïka.
C’est à l’appel du Collectif unitaire de soutien au peuple grec que 300 personnes se sont rassemblées mardi 30 juin à Nantes. Initié la veille seulement par les principales organisations du collectif (NPA, Ensemble, Syndicat de la médecine générale et Parti de Gauche), l’appel avait été aussitôt relayé par les autres organisations et est parvenu à rassembler largement.
« Troïka dégage » et « OXI » (« non » en grec), ce sont les mots d’ordre qu’avait inscrit sur son panneau ce manifestant défenseur du gouvernement grec. « Non à la politique libérale, non au coup d’état financier » . Il rapproche Syriza de Podemos en Espagne et du Sin Fein en Irlande: « Syriza, Podemos, venceremos » (« nous vaincrons« ) lance-t-il à la foule.
L’annonce d’un référendum par le gouvernement de Syriza marque une étape importante dans le rapport de force entre le peuple grec et la Troïka (FMI, BCE et Union Européenne) qui veut lui imposer l’austérité.
Xavier, Sandra (NPA) et Catherine (PG) devant la caméra de TéléNantes (30 juin 2015)
Sandra, au nom du NPA, précise : « Il y a une bataille qui se joue entre les capitalistes et les peuples, et donc la lutte du peuple grec est aussi la nôtre. On cherche aujourd’hui à nous diviser en nous expliquant que la dette grecque va peser sur nous mais ça c’est pas vrai puisque le dernier rapport sur la dette grecque, montre bien que cette dette est illégitime… Nous allons être mangés à la même sauce que les grecs. C’est important qu’on soit solidaire de cette bataille là parce que cette bataille est celle de tous les peuples et les travailleurs européens. »
« Nous sommes en devoir d’aider ce peuple, parce que ce peuple se bat pour nous. Après la Grèce ce sera d’autres pays, nous le savons« , ajoute Catherine pour le PG.
Voici le texte de l’intervention de notre camarade Sandra au nom du NPA :
En rejetant le plan d’austérité sans limite que voulait lui imposer les dirigeants de l’Union Européenne et du FMI, le gouvernement Tsipras, après des mois de tractations, a finalement amené la rupture et vient d’infliger une véritable claque à la Troïka et plus largement à l’Europe libérale.
Et l’annonce par Alexis Tsipras du référendum le 5 juillet prochain, dans lequel il sera demandé aux électeurs de rejeter le projet d’accord de la troïka, est non seulement une bonne nouvelle pour le peuple grec, mais aussi pour toutes celles et tous ceux qui, en Europe, combattent les politiques d’austérité.
Et ce qui est sur, c’est qu’en en Grèce et en Europe, les forces politiques libérales de droite et les sociaux-démocrates vont tout faire pour que ce référendum n’ouvre pas un nouveau cours politique en Grèce.
Pour sauver leurs institutions réactionnaires et les banques, ils vont tout mettre en œuvre pour combattre le choix du « non » par les électeurs grecs et tenter de contraindre le gouvernement Tsipras à la capitulation ou à la démission.
Car il est important pour Merkel, Hollande, Lagarde et Junker de montrer aux autres peuples d’Europe qu’il n’y a pas de politique alternative. Montrer aussi que, quels que soient leurs choix électoraux dans leurs pays respectifs, les droits démocratiques s’arrêtent là où commence la toute-puissance du système capitaliste.
Tout simplement parce que la Troïka ne cherche pas seulement à détruire la Grèce, mais nous tous. Et que dans ce rapport de force, les financiers et les États qui les servent redoutent comme la peste toute contagion à d’autres pays de l’Union européenne, à commencer par l’État espagnol.
C’est pourquoi l’enjeu des jours qui viennent en Grèce et dans toute l’Europe est crucial pour la population grecque, et pour toutes celles et ceux qui en Europe subissent l’austérité.
La dynamique des jours à venir peut ouvrir une autre voie, celle de la rupture avec les exigences de la Troïka, l’arrêt du paiement de la dette, celle de l’engagement radical dans une politique alternative.
Nous devons construire dans toute l’Europe un front de solidarité pour dire « Non a l’austérité ! » Tous nos coups doivent à présent se porter contre les dirigeants de l’Union européenne et de ses gouvernements qui craignent que le peuple grec apporte un désaveu à leur politique dimanche soir.
Pour un NON massif aux exigences de la Troïka dimanche prochain, tous et toutes aux côtés du peuple grec !