Le gouvernement menace d’entamer effectivement l’expulsion des occupants de la Zad, agriculteur-e-s historiques de Notre-Dame-des-Landes.
Le NPA appelle, avec la Coordination des opposants et d’autres composantes de la lutte, à une mobilisation le 9 janvier sur le périphérique de Nantes, et dans les autres villes le 9 ou le 16 janvier.
Depuis l’automne, le gouvernement a lancé des appels d’offre pour des travaux sur la Zad. Et Le 30 décembre, les agriculteur-e-s de Notre-Dame-des-Landes ont été assignés en « référé expulsion » pour le 13 janvier. Vinci demande l’expulsion immédiate des habitantEs, avec une astreinte financière de 200 à 1000 € par jour. Et mise sous séquestre des biens et cheptels. C’est donc par la pression financière sur ses occupantEs historiques que le gouvernement tente de commencer à vider la Zad. Un avis d’expulsion politique.
2016, l’année décisive
C’est qu’il ne reste guère de temps au gouvernement et à Vinci pour procéder aux expulsions : il leur faut entamer les travaux avant la fin de la Déclaration d’utilité publique, donc vider la Zad avant le printemps 2016. Car ensuite, il sera trop tard dans l’année pour « déménager » les espèces protégées. Et en 2017, année présidentielle, ce sera difficilement envisageable pour un PS qui lorgnera sur les votes écologistes de tous poils.
C’est sans compter que les agriculteur-e- visés ont grandi, vécu, travaillé toute leur vie avec la menace du projet d’aéroport et comptent 40 ans de lutte derrière eux. Ils et elles ont refusé les indemnités de l’État, convaincus de l’ineptie du projet. « J’ai dit que je voulais bien partir si l’utilité publique du projet d’aéroport était démontrée d’une manière complètement indépendante. En attendant, je reste ! Dois-je présenter cela comme la dernière volonté d’une condamnée à mort pour être entendue ? » déclare Sylvie, paysanne.
A court d’arguments, il flingue
Une « utilité publique » largement mise en pièces. Le gouvernement, la droite et le patronat sont à court d’arguments, quand les opposants en produisent sans cesse de nouveaux : l’apparition d‘espèces protégées oubliées des études officielles, de nouvelles études de réhabilitation de l’aéroport actuel, et un « J’accuse » contre les grands commis de l’État qui dissimulent encore des rapports officiels.
Avec l’état d’urgence, Walls le va-t-en-guerre, Walls l’incendiaire, comptait étouffer toute contestation. Peine perdue s’agissant des opposants à l’aéroport : avec « Cap sur la Cop »(1), nous avons manifesté en convoi de tracteurs et vélo jusqu’à Paris, malgré les menaces policières ; nous avons défilé à Nantes lors de la Cop 21 malgré les interdictions ; manifesté contre l’état d’urgence lui-même.
Le 9 janvier, les opposants bloqueront le périphérique de Nantes, pour contraindre le gouvernement à renoncer aux expulsions et plus largement à ce projet inutile, dévoreur de fonds publics et climaticide. D’autres manifestations, très diverses, suivront le 16 janvier, à Rennes et dans d’autres villes : les militant-e-s du NPA y participerons avec le vaste réseau de solidarité des comités de soutien contre l’aéroport.
Mais le gouvernement dispose bien d’une réelle fenêtre de tir. Une réelle menace légitimée par le climat sécuritaire ambiant et nul doute qu’il ne s’en tiendra pas là et tentera, à son heure, une intervention policière sur la Zad.
La séquence qui s’ouvre est donc décisive. Nous y sommes prêts.
Sandra Cormier et Bertrand Achel
A consulter :
Cap sur la Cop : https://www.npa2009.org/actualite/ecologie/notre-dame-des-landes-de-lillusion-la-repression
toute l’actualité sur https://www.acipa-ndl.fr/ et http://zad.nadir.org