Une fois de plus la démonstration est faite : entre l’écologie et la participation au gouvernement, il faut choisir. Une fois de plus les ministres d’Europe Écologie-les Verts choisissent de rester au gouvernement, quitte pour ça à avaler de nombreuses couleuvres, les tritons crêtés et toute la biodiversité de Notre-Dame-des-Landes…
EÉLV aimerait bien tout à la fois confisquer la représentation politique des mobilisations sur les questions environnementales et en même temps rester une composante de la majorité gouvernementale avec un Parti socialiste 100 % libéral et 100 % productiviste.
Ce n’est pas un hasard si Notre-Dame-des-Landes reste le sujet qui coince.
Dans le bocage, il n’y a pas d’arrangement : l’exigence unitaire, commune à toutes les composantes des opposantEs au projet d’aéroport, est l’abandon pur et simple. Ici, pas de négociations, de « contreparties », de compensations, mais une mobilisation radicale et déterminée.
C’est cette mobilisation, celle qui la première à l’automne 2012 s’est opposée au gouvernement, que Hollande, Ayrault et Valls cherchent depuis des mois à casser. Face à la violence policière dans la ZAD, elle a tenu bon. À chaque initiative, les manifestantEs sont plus nombreux.
À l’occasion de la manifestation de Nantes, le gouvernement a fait une nouvelle tentative pour affaiblir et diviser le mouvement, organisant la provocation avec un déploiement policier inouï.
Et dans la foulée, Ayrault admoneste EÉLV : « Tous ceux qui exercent des responsabilités publiques doivent condamner les squatteurs de la ZAD, organisateurs délibérés de ces violences. EÉLV doit sortir de l’ambiguïté. » Les écologistes gouvernementaux s’étaient pourtant déjà empressés de prendre leurs distances et de « condamner fermement » les violences… Les condamnations sont renouvelées… sans un mot contre le dispositif policier provocateur ni contre les propos de Valls : « Cette violence venant de cette ultragauche, de ces Black Bloc, qui sont originaires de notre pays mais aussi de pays étrangers »… Ils ont déjà tant pardonné à Valls !
L’écologie, la lutte contre les grands projets inutiles, la défense de l’agriculture paysanne et de la biodiversité sont des sujets bien trop graves pour être confiés à EÉLV : ils doivent pleinement faire partie du programme d’une opposition de gauche à ce gouvernement.
Christine Poupin
Notre presse : Hebdo L’Anticapitaliste – 231 (27/02/2014)