Le rassemblement des 5 et 6 juillet à Notre-Dame-des-Landes est un nouveau succès des opposant-e-s à l’aéroport. Ce sont en effet plusieurs dizaines de milliers de personnes venues de toute la France qui se sont retrouvées pour dire « l’abandon c’est maintenant » ! Un rassemblement festif et populaire, et une édition placée sous le ciel des convergences, qui a plus que jamais placé la politique au centre de ce rendez-vous estival.
La question des alternatives a donc occupé une place centrale dans la cinquantaine de débats qui ont fait le plein. Une radicalité palpable d’un mouvement qui, sans relâcher sa vigilance vis-à-vis du pouvoir et du patronat, se projette plus que jamais dans l’après, qu’il s’agisse de l’après-projet ou de l’après-capitalisme.
Les débats sur l’avenir de la ZAD, les échanges autour de l’écologie radicale, les enjeux climatiques ou la souverainement alimentaire ainsi que le thème central du meeting « quels projets utiles pour l’humanité » se situaient notamment dans cette perspective.
Plus qu’un rassemblement annuel contre un aéroport, les manifestations estivales sur la ZAD s’apparente à une université d’été des alternatives sociales et écologiques. La cité politique a été particulièrement fréquentée par un public avide de découvertes, d’échanges et de débats. Les militant-e-s du NPA ont pris toute leur place dans l’organisation, l’animation, la programmation de l’événement. Outre les débats sur le débat sur l’anti-productivisme et l’anticapitalisme, notre porte-parole Christine Poupin est intervenue dans le cadre du meeting central.
Un creuset de la convergence des luttes
La ZAD est devenue un creuset de la convergence des luttes. Des militant-e-s contre la réouverture des mines d’or du Limousin y rencontrent ceux qui se battent contre les mines d’or de Roumanie. Les No-TAV y rencontrent les opposant-e-s au TGV Sud-Ouest. Il s’agit pour ces militant-e-s de partager leurs modes d’actions et de résistance pour construire des actions et des campagnes communes.
Une convergence qui s’étend désormais au-delà des GPII. Les questions d’emplois et de précarité ont mobilisés le monde syndical et au delà. Ces deux jours ont été marqués par le forum des intermittente-s du spectacle, la présence des travailleurs en lutte de la Seita de Carquefou, le rassemblement des militante-s CGT 44 opposé-es à l’aéroport.
L’édition 2014, en lien avec l’actualité récente a par ailleurs également mis l’accent sur la criminalisation syndicale et politique, ainsi que sur les violences policières.
Ce rassemblement particulièrement riche en débats et en perspectives marque une étape supplémentaire dans la construction du rapport de force contre le patronat local, Vinci et le gouvernement à une étape charnière de la lutte.
Charnière car la situation est incertaine et contrastée. Des tentatives d’expulsions ont toujours cours sur la ZAD et la criminalisation du mouvement est particulièrement violente, qu’il s’agisse de la répression policière ou judiciaire. Mais dans le même temps, le projet n’a jamais été aussi fragile. Les travaux sont gelés depuis deux ans et l’opposition ne cesse de se renforcer et de cristalliser les mécontentements face a un gouvernement de plus en plus discrédité.
Il faut donc rester vigilant. Le combat continue ! L’abandon ne sera effectif que lorsque la déclaration d’utilité publique aura été abrogée. D’ici là nous ne lâcherons rien !
Sandra Cormier
1 réflexion sur « Notre-Dame-des-Landes : contre l’aéroport, pour un autre monde »
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