Samedi 27 février, nous étions 50 000 à Notre-Dame-des-Landes. Uni-e-s, déterminé-e-s à ne rien lâcher face aux menaces d’expulsions, face à la mascarade du « référendum », face à un Etat menteur et manipulateur.
On aurait presque envie de rire à l’annonce des chiffres ridicules diffusés par les pouvoirs publics alors que plusieurs dizaines de milliers de manifestant-e-s ont fait une véritable démonstration de force samedi dernier aux abords de la Zad de Notre-Dame-des-Landes. Cortèges à perte de vue sur des deux côtés de la quatre-voies, avec près de 50000 personnes c’est la plus grosse mobilisation des opposants a l’aéroport, et aussi l’une des plus importantes sous le quinquennat Hollande.
Des opposant-e-s venus de partout, une manifestation populaire, festive et sous le signe de l’unité du mouvement : avec l’appui des associations nationales et des partis, des comités locaux avaient affrété près de 70 bus. Et pour la première fois un cortège de la CGT au coté de celui de Solidaires.
Une véritable démonstration de force et de détermination pour affirmer encore que rien ne sera lâché sur le fond. Et un véritable pied de nez à l’imposture démocratique d’un « referendum » amarré sur un tas de mensonges.
C’est un avertissement au gouvernement : la Zad sera protégée, contre les travaux et contre les expulsions qui menacent les paysan-e-s. La Vigie colorée érigée ce samedi n’en est pas que le symbole. Ce sera l’un des points de contrôle du mouvement contre toute tentative de démarrage des travaux.
Ce que notre porte-parole Christine Poupin a résumé ainsi : « Nous garderons la Zad et tout ce qui s’y vit, tout ce qui s’y invente ».
On ne lâchera rien !
Le mouvement contre l’aéroport est en ordre de marche face aux défis que lui lance l’État et des gouvernants aux abois. Quatre échéances s’annoncent d’ores et déjà.
Le 26 mars est l’ultimatum fixé par l’appareil judiciaire aux agriculteur-e-s et aux habitant-e-s pour quitter la Zad. Mais la réunion nationale des comités de soutien réunie ce 28 février avertit : ce jour-là, les comités sont invités à faire pression sur les lieux de pouvoir – préfectures et locaux du PS – partout en France.
Ensuite, c’est le ministère de l’Écologie qui devrait rendre un rapport sur l’opportunité du projet. Un rapport bien évidemment téléguidé par l’État, bien loin de l’étude indépendante exigée par les opposant-e-s. Comment faire confiance à un État à la fois juge et partie, et qui n’a su faire preuve que de manipulations, de dissimulation de documents officiels et de mensonges ?
Les 9 et 10 juillet, « NDDL 2016 » rassemblera à nouveau des dizaines de milliers de participant-e-s dans une cinquantaine de débats, sur les luttes contre les GPII, sur l’écologie, l’agriculture, l’emploi et bien sûr la démocratie, les alternatives au capitalisme.
La lutte continue donc plus que jamais car c’est seulement nos propres forces, notre détermination, notre capacité à résister qui nous permettront de gagner à notre Dame-des-Landes et ailleurs.
Sandra Cormier, Bertrand Achel