Au sommaire de ce deuxième bulletin (PDF) des militant-e-s du NPA de la région de Saint-Nazaire, distribué sur les marchés :
- L’Edito
- CDIC : UN PACTE CONTRE LES TRAVAILLEURS (UD CGT Saint-Nazaire)
- Élections présidentielles : CONSTRUIRE UNE RÉELLE ALTERNATIVE A GAUCHE
- Théo et Adama : NON AUX VIOLENCES POLICIÈRES !
L’EDITO
L’affaire Fillon exprime une crise politique et institutionnelle profonde. Ces « révélations », qui tombent alors que Sarkozy est de nouveau convoqué par la justice, éclairent le fonctionnement de tout un système politique au service d’une minorité.
Même les champions des prétendues « mains propres »,
Marine Le Pen et le Front national, restent bien silencieux
sur le sujet… Il faut dire que le FN a actuellement lui aussi
fort à faire avec un Parlement européen qui exige le remboursement
de 1,1 million d’euros ayant servi à rémunérer
des emplois fictifs !
Tout cela ne peut que nous renforcer à défendre des
exigences démocratiques élémentaires pour balayer ce
système corrompu : suppression de la Présidence de la
République et de ses pouvoirs exorbitants, suppression du
Sénat, instauration de la proportionnelle intégrale, droit de
vote et éligibilité pour les résidents étrangers, interdiction
du cumul des mandats, indemnité correspondant au salaire
moyen d’un ouvrier ou d’un employé.
Bref, mettre enfin à bas une Vème République
à bout de souffle.
Mais ces exigences démocratiques minimum imposent aussi
de s’attaquer aux lieux réels de pouvoir. Ainsi, la Commission
européenne, la BCE, le FMI, les banques et les grands
groupes capitalistes détiennent un pouvoir bien plus réel
que les assemblées nationales ou régionales élues.
La démocratie réelle, ce n’est pas de choisir tous les cinq
ans des représentants (plus ou moins corrompus), c’est
d’être maître de sa vie – partout et tous les jours !
Pour une rupture démocratique, pour prendre nos
affaires en main, il y a urgence !
CDIC : UN PACTE CONTRE LES TRAVAILLEURS
(Communiqué CGT St Nazaire, extraits.) Jeudi dernier, les
représentants de l’Etat et du patronat se sont retrouvés à
Versailles pour sceller un « pacte pour l’emploi dans le
secteur de la Construction Navale en Loire-Atlantique ».
Deux membres du gouvernement, dont la ministre du Travail
El Khomri, le Directeur Général de STX France (L.Castaing),
le Medef, le préfet, les présidents du Conseil Régional, de la
Chambre de Commerce et d’Industrie, de la Carène (qui est
aussi le maire de Saint-Nazaire), le directeur de Pôle-Emploi,
la CFDT, la CGC, la CFTC, les patrons des principales entreprises
sous-traitantes de la Navale à Saint-Nazaire (…)
Pour la CGT, il n’y a aucun doute : ce que veulent les
signataires de ce pacte, c’est assurer le maximum de profits
aux patrons et aux banquiers en généralisant les bas salaires
et en aggravant la précarité des salariés. Alors, même les
contrats d’intérim ou les CDD ne leur conviennent plus (…)
Pour eux, la solution rêvée c’est pouvoir utiliser en toute
légalité un type de contrat ultra-précaire déjà utilisé dans le
Bâtiment et Travaux Publics : le CDIC, le contrat de chantier
Ce « Contrat à Durée Indéterminée de Chantier », attribue à
chaque salarié des travaux plus ou moins définis. Mais, au
moindre problème, les patrons pourraient considérer comme
bon leur semble que le chantier de tel ouvrier ou technicien
(ou d’une équipe entière) est terminé et ils pourraient les
renvoyer presque sur le champ, et sans aucune indemnité.
Il va de soi que ce statut hyper-précaire, comparable à
celui des travailleurs détachés, démultiplierait les moyens de
faire pression sur chacun d’entre nous pour nous faire
accepter les pires conditions de travail et de rémunération.
Pour l’instant, ce pacte n’a aucune valeur légale dans la
Navale. Mais on voit déjà que la direction de STX ne veut pas
rater cette nouvelle occasion de faire baisser les prix des
marchés attribués à la sous-traitance, voire même d’utiliser directement
ces contrats à la place des embauches en fixe ou en
intrim-régie. De leur côté, les principaux patrons des entreprises
sous-traitantes du site n’ont pas tardé à y trouver leur intérêt.
Des « négociations » avec les organisations syndicales sont
d’ores et déjà entamées pour rendre légal le CDIC dans toutes
les entreprises travaillant pour la Navale de Saint-Nazaire.
La CGT rejette en bloc ces exigences du patronat.
NON à la précarité, NON au CDIC !
CONSTRUIRE UNE RÉELLE ALTERNATIVE A GAUCHE
Plusieurs pétitions circulent pour appeler Mélenchon,
Hamon et Jadot à s’entendre autour d’une candidature
commune pour cette présidentielle, en particulier face au
danger FN. Une réunion s’est même tenue à Paris réunissant
un peu plus de 150 personnes, avec la participation
de Yannick Jadot, Guillaume Balas (député européen
représentant Hamon), Pierre Laurent et Éric Coquerel…
La victoire de Hamon a certes ouvert une dynamique
unitaire, mais laquelle ? Cette dernière ne peut que se
construire sur le terrain institutionnel, électoraliste, si elle
a comme maître d’oeuvre le représentant officiel d’un PS
certes divisé… mais toujours largement rassemblé.
Peut-on envisager de s’allier avec Cazeneuve,
Vallaud-Belkacem, El Khomri et Jean-Marc Ayrault ?
Ainsi, combattre le FN et les idées réactionnaires, relancer
les résistances, contribuer à la reconquête démocratique,
ne peut se faire qu’avec le rapport de force créé par le
développement d’une résistance anticapitaliste fondée sur la
solidarité et la justice sociale, et non par
des petits arrangements et calculs électoraux à courte vue.
La situation ouverte par la crise actuelle est nouvelle, mais
pour y répondre, il est urgent de mettre à l’ordre du jour
un projet émancipateur qui aborde les vraies questions,
celles qui opposent nos conditions de vie et de travail aux
ravages de leur course au profit.
Bref, rompre totalement avec la politique actuelle, son
vieux système et ses institutions vermoulues.
NON AUX VIOLENCES POLICIÈRES !
Ce qui est arrivé à Théo, jeune homme de 22 ans
habitant d’Aulnay-sous-Bois, le 2 février dernier, a
suscité une vague d’indignation, tant dans l’opinion
que chez les politiques. Les quatre policiers ont été
mis en examen, l’un pour “viol” et les trois autres pour
“violences volontaires par personne dépositaire de
l’autorité publique”.
Pourtant, invitée sur LCI ce 7 février, Marine Le Pen n’a
pas condamné les actes des policiers : “Mon principe,
c’est d’abord je soutiens les forces de police. Voilà.
Et de gendarmerie. Elle ajoute : “On ne sait pas dans
quel contexte cette arrestation a eu lieu, donc je pense
que se baser comme ça sur des images, c’est assez
périlleux. […] Je pense qu’il ne faut pas clouer [les
policiers] au pilori.” (Libération).
Et certains pensent que le Front National aurait changé !
Comme on pouvait s’y attendre aussi, le syndicat d’extrême
droite Alliance Police n’a pas hésité à apporter
son soutien à ces singuliers collègues.
Face à l’appareil répressif de l’État que sont la police
et la justice, nous avons besoin d’une réponse collective
qui soit autrement plus efficace.
C’est ce qu’ont compris les familles regroupées dans
le collectif Urgence notre police assassine, collectif
qui participera dimanche 19 mars à la Marche pour la
justice et la dignité.
Le crime commis contre Théo ne doit pas rester impuni.
Toute la vérité doit être faite autour de l’assassinat
d’Adama Traoré, et son frère Bagui doit être immédiatement
libéré. C’est l’engagement que nous devons
prendre collectivement dans toutes les réunions de
préparation de la marche.
JUSTICE POUR THÉO ! JUSTICE POUR ADAMA