Un nouveau numéro du bulletin unitaire social, anticapitaliste et écologiste de Saint-Nazaire.
Avec un dossier spécial sur l’AG des AG des Gilets Jaunes
Un nouveau numéro du bulletin unitaire social, anticapitaliste et écologiste de Saint-Nazaire.
Avec un dossier spécial sur l’AG des AG des Gilets Jaunes
Les reculs sociaux et la répression sont les seules réponses du gouvernement à la population. Le NPA de Nantes appelle à manifester pour le droit de manifester , avec les syndicats, les associations, les partis et les Gilets Jaunes, ce samedi 13 avril 2019, devant la préfecture de Nantes.
C‘est dans le cadre abrité du Grand palais, devant un public trié sur le volet, que le Premier ministre, Édouard Philippe a rendu compte du grand blabla mis en place pour prolonger le gazage des manifestantEs par un enfumage censé recueillir les attentes de la population. Au même moment aucune chance de trouver dans les grands médias ne serait-ce qu’un aperçu de ce qu’on débattu à Saint-Nazaire ce week-end, les 700 représentantEs des plus de 200 délégations de Gilets jaunes, issus des ronds points, des assemblées, des manifestations, qui se poursuivent depuis cinq mois.
Les reculs sociaux et la répression comme seules réponses
Profitant de la multiplicité des demandes exprimées, le gouvernement pense hiérarchiser à sa convenance les mesures qu’il décidera. La proximité des élections européennes lui impose de tergiverser encore quelques semaines.
Ce qui est sûr, c’est la répression de toutes celles et ceux qui depuis des mois expriment leurs colères : des dizaines de blesséEs graves, des milliers de contrôles préventifs, d’arrestations et de condamnations (2000 condamnations depuis le début du mouvement, dont 40 % de peines de prison ferme), avec le déploiement de l’armée et l’utilisation d’armes dangereuses.
Quoiqu’il en soit, la logique des réformes prévues ou engagées est très claire. Pour les retraites, les fausses hésitations masquent mal la réalité : baisser les pensions, pénaliser les départs à l’âge légal, favoriser le développement des complémentaires pour celles et ceux qui en ont les moyens. En matière de fiscalité, pas question de revenir sur l’ISF ni de supprimer l’injuste TVA sur les produits de première nécessité. Pas question non plus de s’attaquer aux 500 fortunes qui représentent 25 % du PIB aujourd’hui (contre 6 % en 1996 !). Et face à la demande de renforcement des services publics, la réponse indiquée par Édouard Philippe consiste à poursuivre leur réorgani-sation, c’est-à-dire en fait leur désorganisation, voire leur destruction…
Construisons le « Tous ensemble » !
Les prétendues solutions du pouvoir sont en tous cas bien éloignées de l’Assemblée des assemblées de Gilets jaunes réunie à Saint-Nazaire : « Nous appelons à tous les échelons du territoire à combattre collectivement pour obtenir la satisfaction de nos revendications sociales, fiscales, écologiques et démocratiques. Conscients que nos avons à combattre un système global, nous considérons qu’il faudra sortir du capitalisme. Ainsi nous construirons collectivement le fameux « Tous ensemble » que nous scandons et qui rend tout possible. (…) Ne nous regardez pas, rejoignez-nous. Le pouvoir du peuple, par le peuple, pour le peuple. »
Pour imposer nos revendications, la meilleure façon de nous faire entendre reste notre mobilisation. Les personnels de l’Éducation nationale (massivement en grève jeudi dernier), les jeunes pour le climat, les locataires contre les expulsions, et bien d’autres, résistent. Il faut que ces résistances convergent avec celles des Gilets jaunes. En particulier, la bataille pour le pouvoir d’achat, contre les inégalités salariales, doit, par la grève, s’ancrer dans les entreprises.
Ce samedi 13 contre la répression, avec les Gilets jaunes, doit être l’occasion de construire ce « Tous ensemble ». La mobilisation du peuple algérien, qui a déjà imposé le départ de Bouteflika nous montre que quand on se mobilise, il est possible de gagner.
Toujours soutenu par des militant-e-s de la CGT, Solidaires, la France Insoumise, Génération.s, le NPA, le PCF, Attac, le Front Social, le Mouvement pour la Paix, Nuit Debout, des antifascistes, des salarié-e-s, des sans-emplois, des retraité.e.s, des lycéen-ne-s et des étudiant-e-s…
Cliquez sur l’image pour télécharger le numéro complet
ou rendez-vous sur le blog https://labase44.wordpress.com/
La manifestation des Gilets Jaunes à Nantes n’a rassemblé que 1000 personnes ce samedi 15 décembre. La pluie glaciale et un horaire peu pratique (13 H) n’ont pas aidé.
Peu de nouveaux slogans visibles, pas mal de de militant-e-s de différentes assos, syndicalistes et partis, non identifiés pour la plupart.
Mais l’effet de la répression policière massive et systématique lors des dernières manifestations est sans doute ce qui a découragé le plus grand nombre de manifestantEs.
Elle n’a pas manqué aujourd’hui : absurde du point de vue du « maintien de l’ordre » mais politiquement fort utile à l’état. Comme depuis des semaines, l’Etat n’a même plus besoin de prétexte pour arroser la foule de gaz lacrymogènes.
Et nombreux sont les manifestant-e-s qui restent malgré la répression, voire à cause de la répression, pour marquer qu’ils sont parfaitement légitimes à contester le pouvoir.
Ils et elles remettent désormais en question l’organisation de cette pseudo-démocratie, par exemple par la revendication du « référendum d’initiative citoyenne ».
Les violences ont duré jusqu’à tard dans l’après-midi, par une bataille rangée dans les petites rues du centre :
« des CRS se sont fait chargés, les gaz sont partout, impossible de voir de l’autre côté de la rue » …
« Aucune vitrine cassée par les manifestantEs… Un Gilet jaune à terre se fait tabasser devant moi. Violence policière impressionnante. »
… « Ils gazent tout le centre ville sans réfléchir. Brouillard dense de lacrymo. Charges de la BAC qui se tire elle-même des grenades de désencerclement dans les pieds. »
Bertrand Achel
(libre expression)
En matinée, quelques rond-points étaient occupés, avec une faible participation.
La manifestation Climat a rassemblé 2500 personnes environ. Organisée par des associations exclusivement, elle a été rejointe par un petit cortège unitaire formé par des syndicats (CGT, Solidaires, Unef), associations (Attac, Alternatiba, GIGNV) et partis (NPA, Ensemble, UDB, GDS, PCF, Générations, EELV, FI) sous la bannière « Justice sociale, climat, même combat ». Ce collectif unitaire est issu de la manifestation du 26 mai, a eu le mérite de ramener un peu de lutte des classes dans les marches écologie.
De fait ce slogan a été bien repris par l’ensemble du cortège, pour qui ce lien semblait évident. Le petit cortège NPA, animé, s’est attiré des sympathies, y compris avec des slogans radicaux.
Mais à la fin du défilé climat, la très grande majorité du cortège a poursuivi vers le rassemblement des Gilets Jaunes. Notre arrivée a même été largement saluée par une haie d’honneur. La jonction est donc réussie, reste à la transformer en réelle convergence.
Les lycées en grève, soumis à une forte répression, n’ontt pas réussit à former un cortège. Des jeunes du cortège de tête se sont agenouillés devant les CRS en signe de soutien aux lycéens de Mante La Jolie.
De fait, la grand majorité des présents, même non militants, a bien intégré le rôle répressif de l’État, et reste en manifestation après les premiers gazages et les premières charges. Ce phénomène est de plus en plus fréquent à Nantes depuis la loi El Khomri, il a pris aujourd’hui une dimension plus importante encore. La répression est de fait un moyen d’entrée en politisation.
Sur les chasubles, pas mal de slogans sur le SMIC et les salaires. Bonne surprise quand nous lançons un « grève générale » repris par un grande partie du cortège, entre deux nuages de gaz.
Pas de trace visible de l’extrême-droite ici, les forums FB des GJ appelant à faire le ménage « pour respecter les valeurs de GJ », ce qui se vérifie dans les rassemblements et sur les ronds-points. Les rares drapeaux BBR signifient plus un symbole du « peuple face aux élites » qu’un appel à la patrie.
La suite s’annonce plus floue :
– les Gilets Jaunes Nantais cherchent une date pour une AG (à noter que la composition est différente des GJ en milieu rural, avec beaucoup plus de militant-e-s). Nous y participerons.
– La CGT a annoncé une série d’actions militantes : appel à la grève et manifestation vendredi 14, puis mardi 18 avec les retraités, blocage de supermarchés le dimanche.
Avec Macron (comme avec ses prédécesseurs), c’est un vrai mélimélo. Ceux d’en haut payent toujours moins, ceux d’en bas ont la double peine : des taxes et des services publics (hôpitaux, écoles, …) dégradés. Des mesures d’urgence s’imposent avant même la réforme globale qui serait nécessaire pour créer un système fiscal plus juste.
tract du comité NPA Rosa Luxembourg, en PDF : en PDF