Migrations, frontières et sans-papiers agitent les médias. Pourtant en France, il n’y a pas de crise migratoire mais bien une crise de l’accueil, sans cesse renforcée par de nouveaux dispositifs juridiques qui réduisent à peau de chagrin l’accès au titre de séjour et à l’asile politique.
Pour en débattre, le NPA invite Julien Salingue jeudi 7 mars, à 20H30 à la Médiathèque de Nantes (tram 1 arrêt Médiathèque – entrée libre)
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MIGRATIONS, FRONTIÈRES ET SANS-PAPIERS
LIBRE INSTALLATION, LIBRE CIRCULATION, ÉGALITÉ DES DROITS !
Nous avons tou·te·s en tête ces images qui soulèvent le cœur des milliers de morts en Méditerranée : 2 260 personnes rien qu’en 2018 d’après le Haut-Commissariat de l’ONU aux Réfugiés.
Combien de temps va-t-on revoir ces scènes honteuses, va-t-on accepter que la Méditerranée soit transformée en cimetière marin, par la faute des dirigeant·e·s des grands pays européens, gouvernement français inclus ? L’Europe, claquemurée derrière ses frontières, serait-elle à l’abri de la « misère du monde » ?
Submersion, disent-ils
C’est qu’il faudrait, disent certains, agitant la peur de l’étranger-e et de l’immigré-e, lutter contre les risques de « submersion ». On en est pourtant bien loin. Le gouvernement français n’a délivré en 2018 que 247 000 nouveaux titres de séjour. Il n’y a eu que 122 000 demandes d’asile en 2018, dont seulement 33 000 acceptées (chiffres provisoires du ministère de l’Intérieur).
Par comparaison, un pays de 5 millions d’habitants comme le Liban accueille plus d’un million de réfugié-es et l’immense majorité des réfugié-es dans le monde se trouvent dans les pays limitrophes des zones de conflit.
L’immigration ne représente donc, en France, qu’une goutte d’eau dans une population d’environ 67 millions d’habitants. Nous aurions les moyens d’accueillir, de loger dignement toutes celles et ceux qui arrivent, de scolariser les enfants, et de soigner les malades.
En France, il n’y a pas de crise migratoire mais une crise de l’accueil sans cesse renforcée par de nouveaux dispositifs juridiques qui réduisent à peau de chagrin l’accès au titre de séjour et à l’asile politique.
C’est donc bien une question de choix politique et plus largement de choix de société !
Plutôt la solidarité que la peur
Pourtant, le quotidien de bien des migrant·e·s, c’est trop souvent la rue ou des camps de fortune faute de lieu d’hébergement, même pour ceux qui sont juridiquement en demande d’asile (alors que la convention de Genève oblige les États à les loger).
La « solution » du gouvernement ce sont des évacuations musclées. A Nantes, la préfecture et la Mairie suivent la même ligne : évacuer les campements, démanteler les lieux de regroupement et de solidarité concrète, et rejeter les migrant·e·s loin du centre-ville, en les dispersant dans des gymnases en périphérie.
Face à cette politique brutale, les solidarités s’organisent. Des réseaux d’aide se structurent. Des migrant-es mobilisent.
Trouver des solutions d’hébergement, organiser des permanences médicales, préparer des repas collectifs, faire du lien, tout simplement, pour lutter contre l’isolement : autant de tâches urgentes et nécessaires qui sont, heureusement, prises en charge par des citoyen·ne·s indigné·e·s par cette situation.
Mais combien de temps ces citoyen-e-s pourront-ils continuer de se substituer aux pouvoirs publics ? Nous avons les moyens de faire autrement !
Ouvrons les frontières !
Liberté d’installation !
Régularisation de tous les sans-papiers !
L’urgence de ces revendications est portée par les migrant-es eux-mêmes pour le droit de vivre dignement. Sans papiers, aucun avenir n’est possible pour celles et ceux qui sont parvenu·e·s jusqu’ici !
Quelles sont les causes des migrations ? A quoi servent les frontières ? Que signifie d’ouvrir les frontières et de régulariser les sans-papiers ? Que peut-on faire collectivement ?
Venez débattre, poser vos questions, partager vos expériences !
Rencontre-débat organisé par les militant-es du NPA 44, en présence de Julien Salingue, membre de la direction du NPA et de militant.es sans-papiers nantais