Mardi 3 juillet, vers 20h30, Bubakar, 22 ans, a été abattu froidement dans le quartier du Breil à Nantes lors d’un contrôle de police.
Le policier a touché la gorge, tranchant la carotide; le jeune est mort peu avant minuit suite à ses blessures. En contradiction avec les témoignages, la police met en avant son droit de « légitime défense », ce qui justifierait le fait qu’il n’y ait pas eu de sommations.
Trois quartiers populaires – le Breil, les Dervallières et Malakoff – ont ensuite été le théâtre d’affrontements avec la police, suscités par une colère qui dépasse largement le quartier où a eu lieu le drame.
Ce crime d’État vient allonger la longue liste des victimes des violences policières commises dans les quartiers populaires. Zied et Bouna, Adama, Théo… on ne compte plus les violences infligées aux habitantEs des quartiers, qui sont les plus touchés par la précarité, le chômage, les politiques anti-sociales conjuguées aux politiques sécuritaires.
Des quartiers où les populations racisées subissent une politique de répression spécifique, qui va des contrôles abusifs, provocations, insultes et humiliations aux tirs à balles réelles.
Dans ce contexte, l’élargissement de la légitime défense a conduit à un véritable permis de tuer, encouragé depuis plus de 20 ans par des politiques sécuritaires renforçant l’armement de la police.
Il faut exiger la justice et la vérité pour Bubakar et toutes les victimes de violences policières restées impunies.
Mais au delà, il faut mettre fin au quadrillage systématique, véritable contrôle social des quartiers populaires, imposer le désarmement de la police, la dissolution de tous les corps spéciaux, à savoir la BAC ou les Brigades spécialisées de terrain (BST), intervenant et réprimant brutalement dans les quartiers populaires.
Nantes, Montreuil, le 4 juillet 2018