Archives mensuelles : juin 2019

Manifestant•e•s, habitant•e•s des quartiers populaires ou teufeur•se•s : à Nantes les violences policières touchent tout le monde

Depuis plusieurs années, et notamment avec la lutte victorieuse de Notre Dame des Landes, la Loire Atlantique est un lieu de fortes répressions policières et un laboratoire des nouvelles formes de violences des « forces de l’ordre ». Alors que cette violence touchait essentiellement les quartiers populaires et les mouvements sociaux, un nouveau cap a été franchi lors de la fête de la musique 2019. Une quinzaine de teufeur·se·s ont dû se jeter dans la Loire pour échapper à la brutalité policière. A ce jour une personne est toujours portée disparue. Le NPA apporte tout son soutien aux victimes de cette répression.

Le fait que le ministre Castaner ait demandé à l’IGPN de mener une enquête ne change rien : nous savons par expérience que ces enquêtes, les rares fois où elles aboutissent, ne permettent ni de condamner les coupables, ni de mettre fin aux pratiques violentes, humiliantes ou dégradantes utilisées tous les jours par la police et la gendarmerie.

Le président Macron et son gouvernement, comme leurs prédécesseurs, sont de moins en moins légitimes. La violence est le moyen de faire passer leurs réformes néolibérales qui dégradent nos conditions de vie, de bâillonner les contestations. On l’a vu à Notre Dame des Landes, pendant la loi Travail ou le mouvement des Gilets Jaunes et dans les quartiers. A laisser ainsi se déchainer la fureur policière, elle échappe à tout contrôle et frappe l’ensemble de la population. Comment imaginer qu’une intervention de routine pour faire baisser la sono finisse par mettre la vie de centaines de personnes en danger ? Il est grand temps que cesse ce déferlement de la violence d’Etat.  

Nous demandons le désarmement de la police. Nous demandons l’arrêt des violences policières. Nous revendiquons de pouvoir faire la fête sans finir dans la Loire.

Construire et fédérer les mobilisations, il y a URGENCE !

Partie de l’Assistance publique des hôpitaux de Paris (AP-HP) il y a trois mois, la grève des urgences implique aujourd’hui presqu’une centaine d’établissements ou de services aux quatre coins du pays. Une manifestation certaine de l’état de délabrement des services publics, dans un contexte où le pouvoir macroniste entend poursuivre ces prochains mois son offensive.

Un mouvement emblématique pour des embauches et les salaires

Jeudi 6 et mardi 11 juin, les personnels urgentistes étaient dans les rues de Paris pour défendre leurs revendications. Mobilisés pour des moyens afin de répondre aux conditions de travail et d’accueil catastrophiques dans les services d’urgence, ils demandent notamment la création de 10 000 postes, la réouverture de lits « pour atteindre l’objectif de zéro brancard dans les couloirs cet été », ainsi qu’une hausse de salaire de 300 euros nets.

Depuis mars, les services d’urgences sont rentrés dans la grève les uns après les autres. La semaine dernière, la décision des soignantEs de l’hôpital Lariboisière à Paris de se mettre collectivement en arrêt maladie afin d’éviter les réquisitions, a marqué une étape.

Le gouvernement répond par le mépris et la répression

À Lons-le-Saunier, ce sont les gendarmes qui sont venus en pleine nuit sonner chez des personnels de l’hôpital pour leur remettre des ordres de réquisition…

Comme toujours, ce gouvernement n’a pour seule réponse que mépris et autoritarisme. La stigmatisation des urgentistes de Lariboisière par la ministre de la Santé Agnès Buzyn – « ils se sont mis en arrêt maladie, c’est dévoyer ce qu’est un arrêt maladie » – en est une marque, ainsi que le recours à la police et à l’armée, la réponse privilégiée de ce gouvernement.

Car ce pouvoir n’a qu’une hâte : reprendre et accélérer ses contre-réformes, dans la santé comme ailleurs. Buzyn veut à tout prix faire adopter avant l’été la loi santé, qui va lui permettre de fermer encore plus de services d’urgences, aggravant la saturation de ceux qui existent, tandis que les déserts médicaux continuent de s’étendre.

S’unir pour ne plus subir

Les revendications des urgentistes, bien des salariéEs du public comme du privé et des usagerEs des services publics pourraient les faire leurs. Ainsi, dans l’éducation, depuis plusieurs mois, enseignantEs et parents se mobilisent contre la loi Blanquer qui articule remises en cause fondamentales du droit à l’éducation, développement des inégalités de traitement et caporalisation des personnels. Et la bataille n’est pas finie, avec l’appel à la grève dans les écoles le jeudi 13 juin, ainsi que l’appel à la « grève des examens » dans le second degré.

Outre cette offensive généralisée contre les services publics, les retraites sont menacées, avec la perspective de retraite par points, avec un nouveau recul de l’âge de départ et une baisse du montant des pensions… Il en est de même concernant les droits des chômeurs/euses pour lesquels les conditions d’accès aux allocations vont être durcies, pénalisant toujours plus les jeunes et les femmes.

Pour aider les mobilisations à franchir un cap, à obtenir des victoires, il faut unir nos forces, les coordonner. Les organisations (syndicales, politiques ou associatives), les courants et équipes militantes, cette gauche qui veut résister à Macron et au patronat, touTEs doivent se rencontrer et se regrouper pour mener ensemble toutes les actions possibles. Faire reculer le rouleau compresseur macroniste, reconstruire une gauche radicale, anticapitaliste et internationaliste, c’est urgent !

Le mardi 11 juin 2019

Contre l’acte II du Macronisme, construire les résistances, regrouper la gauche qui lutte

La séquence électorale à peine terminée, Macron a réaffirmé sans surprise qu’il maintiendrait son cap avec la mise en œuvre de « l’acte II » de son quinquennat, qui n’est autre que la poursuite et l’intensification des attaques contre le monde du travail. Il y a urgence à mettre un frein a cette logique mortifère. Il y a urgence à fédérer les résistances pour faire reculer ce gouvernement des riches, et construire une perspective anticapitaliste et internationaliste.

Alors qu’en février le mouvement des Gilets jaunes avait contraint le gouvernement à geler la hausse du prix du tarif réglementé d’EDF, celui-ci vient de l’augmenter de 6 %, portant à 50 % la hausse des prix de l’électricité depuis 2007.

Faire payer la majorité pour garantir les profits

Cette hausse est justifiée au nom du sacro-saint principe de concurrence dont les capitalistes aiment à nous répéter qu’elle est nécessaire pour faire baisser les prix. Mais en réalité, pour éviter la faillite des fournisseurs alternatifs et pour garantir des profits suffisants à ces groupes capitalistes qui ne produisent pas d’électricité et se fournissent à EDF, on va faire payer davantage les consommateurEs. Cette mesure est d’autant plus indigne qu’elle concerne un bien de première nécessité et qu’elle va encore dégrader les conditions de vie des plus pauvres.

C’est aussi la marque d’un mépris formidable envers les centaines de milliers de personnes qui, depuis plus de six mois, sont descenduEs dans la rue, ont occupé des ronds-points pour mettre un frein à la dégradation de leurs conditions de vie. Contre ce meccano capitaliste, il faut d’urgence imposer un grand service public de l’énergie, seul à même de fournir à toutes et tous un service de qualité à bas coût et d’envisager une véritable planification écologique, loin de la recherche permanente du profit et de l’utilisation d’énergies polluantes et dangereuses mais plus rentables pour les actionnaires. 

Licenciements et suppressions d’emplois en cascade

Dans la logique capitaliste de la concurrence et du profit, les attaques contre les salariéEs se multiplient. Dans le privé, ce sont des licenciements de masse, à Ascoval, Whirlpool ou General Electric… Des milliers de salariéEs vont ainsi être jetés à la rue par des entreprises qui se gavent d’argent public en bénéficiant d’exonérations, de cadeaux fiscaux… au nom du prétendu maintien de l’emploi ! Le Crédit d’impôt compétitivité emploi (CICE) a coûté des dizaines de milliards d’euros à la collectivité, pour des résultats à peu près nuls, sinon d’enrichir encore un peu plus les actionnaires… La moindre des choses serait de revendiquer aujourd’hui la restitution de ces aides auprès des entreprises licencieuses et, pourquoi pas, de porter plainte pour détournement de fonds publics. 

Le secteur public n’est pas non plus épargné car, à terme, Macron et le patronat rêvent d’une gestion privée des services publics. La réforme de la fonction publique adoptée il y a quelques jours s’inscrit dans cette logique de précarisation de l’emploi, avec un recours généralisé à la contractualisation et des suppressions de postes à la clé dans les écoles, les hôpitaux, à la SNCF… La réalité quotidienne de millions de gens, ce sont les services publics qui ferment, la queue dans ceux qui restent, les urgences à l’agonie, les classes surchargées… Ce sont en réalité des centaines de milliers d’emplois socialement utiles qu’il faudrait créer ! Et pour cela, de l’argent, il y en a : ont reparle du CICE ou de l’ISF ?

S’unir pour agir

Face à l’ensemble de ces attaques, en cours ou en perspective, car il ne faut pas non plus oublier les menaces qui pèsent sur les retraites ou, encore et toujours, l’assurance chômage, une riposte majeure est nécessaire, qui tire les bilans de la dernière séquence et qui s’appuie sur les mobilisations en prenant en compte leurs forces et leurs faiblesses. 

Gilets jaunes, enseignantEs, jeunes… TouTEs se sont mobilisés ces derniers mois autour de revendications sociales, démocratiques ou écologiques. Pour nos grèves et mobilisations, contre les projets de réformes gouvernementales, contre la répression, contre la menace de l’extrême droite, pour l’accueil des migrantEs, pour l’égalité des droits, pour la justice climatique, ces luttes doivent franchir un palier.

Pour les aider, pour ouvrir de nouvelles perspectives, il faut unir nos forces, les coordonner. L’ensemble de la gauche sociale et politique – organisations, courants, équipes militantes –, toutes celles et ceux qui n’ont pas renoncé à changer cette société, doivent se regrouper et mener ensemble toutes les actions possibles pour faire reculer Macron et ses amis les patrons.

Pour construire une gauche radicale, indépendante des institutions, anticapitaliste et internationaliste, nous avons besoin de débattre, d’échanger, de confronter les propositions à la lumière des mobilisations. Il y a urgence !

PatientEs en danger, personnels épuisés : avec les hospitalierEs en grève, contre les provocations d’Agnès Buzyn !

Comme une maîtresse d’école faisant la morale à des enfants, la ministre de la Santé Agnès Buzyn s’en est prise aux personnels des urgences de l’hôpital Lariboisière, qui, en arrêt maladie, ne sont pas venus assurer leur service. « Ce n’est pas bien », a-t-elle déclaré, les accusant de « dévoyer ce qu’est un arrêt maladie » et tentant de les culpabiliser.

Le vrai scandale n’est pourtant pas que les personnels des urgences soient aujourd’hui en arrêt de travail. C’est au contraire qu’ils et elles ne l’aient pas été plus tôt, continuant à travailler par conscience professionnelle, afin d’assurer les soins et le service public, au mépris de leur santé physique et psychique, jusqu’à l’épuisement et dans des cas extrêmes jusqu’au suicide. 

Le vrai scandale est de n’apporter aucune réponse au mouvement de grève engagé depuis le mois de mars dans les services d’urgences, et qui touche aujourd’hui 80 d’entre eux. 

 « En général les soignants en grève viennent soigner avec un brassard pour assurer la continuité des soins » a déclaré la ministre. Le problème est qu’elle et son gouvernement se fichent totalement des grèves qui se multiplient, depuis des mois, dans les services hospitaliers quand les personnels continuent d’assurer les soins « avec un brassard ». C’est seulement quand les hospitaliers prennent tous les risques que le pouvoir commence à écouter. L’année dernière, au Rouvray, certains ont dû entamer une grève de la faim, tandis qu’au Havre d’autres se sont « perchés » sur le toit des urgences, pour que la ministre prête enfin attention à leurs revendications. Il faut qu’aujourd’hui que les personnels de Lariboisière, épuisés, ne viennent plus assurer leur service, pour qu’elle commence à réagir. 

Mais, franchissant un pas de plus dans la répression, elle n’a pas hésité à faire réquisitionner, à leur domicile, par la gendarmerie, les grévistes à Lons-le-Saunier, mesure habituellement réservée aux temps de guerre. 

Il est vrai que le recours à la police et à l’armée, semble être désormais la réponse privilégiée de ce gouvernement qui n’a qu’une hâte : reprendre et accélérer ses contre-réformes, dans la santé comme ailleurs. A. Buzyn veut à tout prix faire adopter avant l’été la loi santé, qui va lui permettre de fermer encore plus de services d’urgences, aggravant la saturation de ceux qui existent, tandis que les déserts médicaux continuent de s’étendre.

Les personnels des urgences ont raison de poursuivre et de faire monter le niveau de leur mobilisation, par tous les moyens dont ils et elles disposent, pour en finir avec la situation intenable de leurs services. Le NPA leur apporte son entier soutien à l’occasion de leur mobilisation du 6 juin, dans la perspective d’un mouvement de grève de l’ensemble des hospitalierEs, avec le soutien et la participation des usagerEs, pour enrayer la mécanique destructrice de Macron et de son gouvernement.