Le 28 octobre – trois jours après la mort de Rémi Fraisse à Sivens – il avait déjà déclaré que « la détermination de l’État à voir ce projet réalisé est intacte ».
Le 18 décembre, à l’occasion d’un déplacement en Bretagne, à un journaliste qui lui demande si l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes ne sera pas « sacrifié au nom d’un accord PS-Verts ou du sommet climat de décembre 2015 », il répond crânement « Non […], ce qui a été acté, c’est qu’il fallait attendre l’épuisement d’une série de recours et des décisions de la justice administrative. Ce sera le cas au premier semestre 2015. […] Il faudra alors s’engager dans la construction de l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes. »
Il a aussi repris l’éternelle rengaine chère à son prédécesseur sur le « développement de Nantes et de son agglomération ».
Face à face
Ce sont bien deux mondes qui s’opposent à Notre-Dame-des-Landes. Il y a celui des grands projets productivistes et destructeurs, de la collusion entre les élus – en particulier du PS – et les grands groupes capitalistes – ici Vinci –, de la violence policière et de l’appareil d’État, du mépris des populations et de l’environnement, du capitalisme représenté jusqu’à la caricature par Valls. Face à eux, ZADistes, paysanEs, militantEs, opposantEs aux projets inutiles imposés à NDDL ou ailleurs, dessinent un autre monde : la production pour répondre aux besoins dans le respect des hommes et des femmes, de la terre, de l’eau, de la biodiversité et du climat, la démocratie, la solidarité et l’autogestion.
Face à la puissance et à la popularité de la mobilisation, on pouvait penser que le gouvernement allait chercher une porte de sortie et abandonner le projet. Par la voix de Valls, il indique le choix de l’affrontement. Non sans malice, Ségolène Royal lui souhaite « bon courage », une façon de reconnaître le rapport de forces !
En effet, alors que la mobilisation pour « changer le système, pas le climat » se construit, que de nouvelles ZAD existent à Sivens ou à Roybon, toute nouvelle tentative pour démarrer le chantier se heurtera à une résistance encore plus puissante que celle qui tient le gouvernement et Vinci en échec depuis « l’opération César », la tentative d’évacuation de la zone par la force à l’automne 2012.
CorrespondantEs Commission nationale écologie