Après des années de résistance des opposantEs, un rapport commandé par le gouvernent reconnaît qu’il est possible d’aménager l’aéroport actuel de Nantes-Atlantique. Le préalable à un possible abandon du projet de transfert à Notre-Dame-des-Landes. Mais dans tous les cas, il nous faudra défendre la ZAD.
Enfin ! Pour la première fois, un rapport qui prend en compte la plupart des éléments répétés depuis des années par les opposantEs à l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes. Il a fallu des années de résistance pour venir à bout de l’omerta. Oui, il est possible d’aménager l’aéroport actuel de Nantes-Atlantique. Ce qui remet en cause le bien-fondé de la déclaration d’utilité publique (DUP) du projet NDDL.
Un choix politique
Remis en cause également, les pseudo-arguments écologiques des partisans du transfert. Remis en cause aussi ceux sur l’exposition au bruit de la population. Remise en cause encore, la parodie de démocratie de la consultation de juin 2016, aujourd’hui qualifiée de « défaillante ».
Si tout cela va globalement dans le bons sens, il nous faut cependant rester sur nos gardes car la décision ne sera pas tant technique que politique. C’est Macron qui annoncera la décision de l’État, avant la fin janvier : le fait du prince, qui ne peut que servir son image, quelle que soit la décision. Il pourrait abandonner le projet, mais ce serait alors une défaite pour l’État, et ouvrirait la boîte de Pandore de la contestation de tous les grands projets inutiles et imposés. Un report sine die du projet par la prorogation de la DUP est plus probable : quitte à perdre, autant ne pas reconnaître la victoire de l’adversaire…
Défendre la ZAD
Il nous faut rester vigilants également contre toute tentative de division du mouvement d’opposition : le gouvernement pourrait vouloir négocier l’abandon de la ZAD contre celui de l’aéroport.
L’ensemble des habitantEs est aujourd’hui expulsable et la petite musique sur « la restauration de l’État de droit », dont la partition fut initiée en son temps par Valls, risque de dominer la séquence qui s’ouvre. Castaner l’a lui même claironné : « La ZAD sera évacuée, aéroport ou non ».
Cela veut dire que le combat pour défendre la ZAD, contre les expulsions, pour le retour des expropriéEs, mais également pour le maintien des projets d’alternatives sociales et écologiques à l’œuvre, est plus que jamais d’actualité. Ce à quoi l’ensemble des opposantEs s’emploie dès maintenant, en créant une « Assemblée des usages et des communs », instance d’autogestion de la future ZAD.
Mobilisation !
L’abandon de l’aéroport ne solderait pas le conflit qui nous oppose à ce gouvernement et à son monde, ce monde au service des intérêts des plus riches, ce monde qui, au nom de la croissance et du productivisme, détruit partout notre environnement, ce monde qui sacrifie les emplois locaux au profit des multinationales.
Quelle que soit cette décision, l’ensemble du mouvement appelle à une mobilisation sur la ZAD, le samedi 10 février, date de l’échéance de la DUP. Ce sera une fête ou une nouvelle bataille. Dans tous les cas nous y serons pour défendre la ZAD.
Sandra Cormier
Article paru dans L'Anticapitaliste hebdo le 21 décembre 2017