Bretagne : pour une convergence des mobilisations

2 novembre 2013, Quimper, manifestation contre l'écotaxe et pour la défense des emplois.Signe d’une mobilisation qui continue, le Comité pour le maintien de l’emploi en Centre-Bretagne, créé il y a plus d’un mois, s’est réuni vendredi 15 novembre. Il a rassemblé environ 150 personnes, dont 40 salariéEs de Marine Harvest…
Malheureusement aucune organisation syndicale, ni aucun représentant du personnel n’a fait le déplacement. Seuls les salariéEs de Marine Harvest qui se sont battus pour récupérer des primes de départ, et les intérimaires qui iront pointer au chômage en mars 2014, étaient présentEs. Ils étaient venus pour remercier le comité de son soutien logistique et moral durant leur lutte. Malgré la fin de la grève, ils ne sont pas résignés. Pour le comité de soutien et pour les salariéEs présentEs, la lutte prendra d’autres formes. Conscient que c’est en restant uni qu’ils pourront peut-être obtenir une suite au site de Marine Harvest.
Durant la semaine écoulée, Carhaix est devenu le symbole de la contestation contre les taxes. Ce même vendredi 15 novembre, la filière d’horticulture réunissait plus de 250 « entrepreneurs » et des salariéEs venuEs de Bretagne bien sûr, mais aussi des Pays de la Loire, de la Manche, de l’Aquitaine, de Poitou-Charentes, du Nord ou encore de Midi-Pyrénées, contre le passage de la TVA à 10 % au lieu de 5, 5.
Et cela sans compter la mobilisation menée ce samedi par les transporteurs pour protester contre l’écotaxe, et les centres équestres qui manifestaient ce même jour, pour protester contre le passage de leur TVA de 7 à 20 %.

Contre l’éparpillement

Du côté syndical, les tensions sont fortes. Un appel à manifester a été lancé pour le 23 novembre dans les 4 départements bretons, appel lancé par les organisations syndicales CFDT, CGT, Solidaires, CFTC, UNSA, CFE-CSG : « Pour l’avenir de la Bretagne, mobilisons-nous pour un Pacte social ». Au vu de la situation urgente que vivent plusieurs milliers de salariéEs de l’agroalimentaire, l’on aurait pu espérer lire des revendications plus claires, comme l’exigence d’un moratoire sur les licenciements ou encore la restitution des subventions publiques qu’ont empochées des entreprises comme Doux, Marine Harvest, Tilly Sabco, CAB et compagnie… Ce n’est pas le cas !
Quant à FO, il n’est pas question rejoindre cette intersyndicale qu’il qualifie de « manifestation de soutien au gouvernement ». D’autre part, cette organisation syndicale s’est désolidarisée du collectif Vivre, travailler et décider en Bretagne qu’il le juge trop régionaliste. Pour FO, la question des licenciements est une question nationale et l’organisation appelle donc à manifester à Rennes contre les licenciements… le 24 novembre 2013.
Sans FO, les « bonnets rouges » appellent, eux, à manifester le 30 novembre à Carhaix pour l’emploi et pour la suppression claire et définitive de l’écotaxe. Pour l’instant, la seule organisation syndicale ouvrière qui s’associe à cette manifestation est le syndicat CGT des Marins du Grand Ouest, premier syndicat maritime du littoral français, avec comme unique mot d’ordre la défense des emplois, afin de soutenir les salariéEs de « Gad, Doux, Tilly-Sabco, Marine Harvest, etc. »

Une perspective politique d’ensemble

Pour le NPA, nous continuerons, comme nous l’avons fait le 2 novembre à Quimper, à défendre des objectifs communs autour de l’interdiction des licenciements, l’arrêt de toutes les suppressions d’emplois, la réquisition sous contrôle ouvrier des entreprises qui licencient, et la baisse du temps de travail.
Nous avons milité — et continuons de le faire — pour l’unité du monde du travail et de ses organisations, en opposition à la politique du gouvernement et du Medef, en solidarité avec toutes celles et ceux qui sont victimes de leur politique. Il appartient à la classe ouvrière et à ses organisations d’offrir une perspective politique d’ensemble, pour ne pas laisser la droite et l’extrême droite dévoyer le mécontentement.

Dans ce cadre, nous défendons la reconversion de l’agriculture et du secteur agroalimentaire. Le capitalisme agro-industriel détruit l’emploi paysan, l’environnement et mène la vie très dure aux salariés des usines. Nous refusons une société inhumaine qui sacrifie les hommes et la nature pour satisfaire la rapacité de quelques-uns. La mobilisation continue, en Bretagne et ailleurs.

Correspondante