Editorial de L'Anticapitaliste, hebdomadaire du NPA. Par Christine Poupin, le 25 janvier 2016
Onze familles sont condamnées à être expulsées des maisons et des terres où elles vivaient pour certaines depuis des générations. Huit d’entre-elles ont un délais de deux mois, jusqu’au 26 mars, mais pour les autres et pour les quatre fermes l’évacuation pourrait intervenir n’importe quand.
Ce jugement est révoltant mais en refusant l’astreinte financière de 200 à 1000 euros par jour réclamé par AGO (Aéroport du Grand Ouest filiale de Vinci) il remet la décision directement dans les mains du gouvernement. C’est à lui de choisir d’entamer, ou non, l’épreuve de force. C’est à lui de décider de faire procéder aux expulsions en sachant qu’il se heurtera à une résistance déterminée, organisée, unie et extrêmement populaire dans la région, le pays et au-delà.
Le pari est risqué, il s’est déjà fracassé à l’automne 2012 quand il a voulu vider la ZAD par la force.
Cette résistance tient en échec le projet depuis 40 ans, refuse de céder devant bétonnage et le profit, s’oppose aux élus de droite ou socialistes dévoués au productivisme, acquis au toujours plus grand, plus vite, plus polluant.
C’est une lutte pour les terres agricoles, pour la biodiversité, pour des emplois durables et une vraie démocratie. Une lutte contre l’aéroport et son monde, celui du capitalisme. Le combat de toute une population, unissant paysanNEs et habitantEs, mêlant les générations et les façons de lutter.
Une lutte qui en elle même est un superbe démenti au slogan des tenants de l’ordre capitaliste selon lesquels il n’y aurait pas d’alternative. Les manifestations à Nantes et ailleurs au cours des dernières semaines ont montré que la détermination est intacte malgré la répression.
Un rendez-vous est donné sur la Zad ce week-end et une grande manifestation est appelée le 27 février.
Valls et Hollande pensent qu’ils peuvent nous infliger défaites sur défaites sur tous les terrains, ajouter la régression démocratique à la régression sociale, parader à la COP21 et encourager les pires projets destructeurs… Montrons leurs qu’ils se trompent.
Pour le bocage et celles et ceux qui y vivent, pour les vaches et le campagnol amphibie, pour les salariés de l’aéroport actuel, pour nos vies qui vaudront toujours plus que leurs profits, touTEs ensemble nous garderons Notre-Dame-des-Landes !