Il n’aura donc fallu que trois jours après la démission de Valls pour que le gouvernement recule à nouveau à Notre-Dame-des-Landes et finisse par prendre la porte !
Une porte de sortie juridique, européenne et environnementale avec en toile de fond une folle envie de refiler cette patate chaude à la droite si celle-ci était élue.
Pour nous c’est surtout une réelle victoire contre ce gouvernement qui n’aura pu imposer durant tout son quinquennat son projet d’aéroport. !
Il renonce donc à une évacuation de la Zad déjà sans cesse différée, qu’il aura pourtant tenté de légitimer de toutes les manières possibles : commission d’enquête environnementale, stigmatisation médiatique des occupantEs, répression massive pour diviser les opposantEs, faux référendum populaire, mise au pas de la justice…
La raison de cette reculade majeure est assez claire. Alors même que le gouvernement misait depuis juin sur un reflux du mouvement, les mobilisations de l’été et de l’automne ont démontré tout le contraire. Car ce sont bien nos initiatives diverses, massives, unies et répétées, qui auront eu raison du pouvoir. Et plus encore , le gouvernement a mesuré que celle qui se prépare en cas de tentative d’évacuation est plus large et plus profonde encore.
Et il ne s’agit pas seulement des occupantEs de la Zad, mais aussi des petits agriculteurs qui peinent à vivre de leur travail ; des militants écologistes ulcérés de la mascarade de la Cop 21 ; des jeunes laissés sans espoir ; des travailleurs précarisés ou sans emploi ; des syndicalistes, en guerre contre la loi Travail et qui s’unissent maintenant contre le projet d’aéroport.
C’est toute une population locale et bien au-delà, de la Bretagne au Jura et à l’Ariège, dont Notre-Dame-des-Landes cristallise les colères.
Le pari politique était donc bien trop risqué pour ce gouvernement, avec en mémoire l’évacuation ratée de 2012, la mort de Rémi Fraisse à Sivens et la perceptive d’un affrontement long et violent en pleine période électorale, avec un appareil répressif affaibli puisqu’il tourne déjà à plein régime.
Risqué également parce que le parti socialiste doit pour limiter la casse électorale faire oublier a une partie de la gauche, la violence antidémocratique et anti-écologique de la politique qu’il a mise en œuvre ces cinq dernières années, et ce notamment par la voix de celui qui est aujourd’hui son principal candidat à la primaire.
Le mouvement d’opposition à donc gagné une importante bataille du quinquennat Hollande mais le projet n’est pas encore enterré et nous devons continuer de tisser nos résistances ici et ailleurs pour préparer la nouvelle séquence politique qui s’ouvrira après les Présidentielles.
Et dans cette perspective nous nous retrouverons, comme chaque été, les 8 et 9 juillet 2017 à Notre-Dame-des-Landes !
Sandra Cormier et Bertrand Achel éditorial de l'Anticapitaliste hebdo