Macron a choisi la force à Notre-Dame-des-Landes : pas moins de 2 500 gendarmes pour évacuer une partie de la ZAD ! Une intervention violente, qui vise non seulement la destruction des lieux de vie mais aussi celle des projets d’expérimentation agricole, soutenus par les paysans et la population locale.
Il n’y avait aucune urgence à intervenir sur ces terres, dont la situation juridique ne sera pas réglée avant un an ou deux. Des négociations sur les projets à long terme des zadistes étaient en cours avec les opposantEs : la preuve que la parole de l’État capitaliste n’est que bla-bla – il faudra s’en souvenir dans les autres « négociations » du mouvement social.
Mais il y avait une urgence de politique-spectacle : le tandem Macron-Colomb veut montrer sa volonté inflexible et sa capacité d’action.
La communication est donc au cœur de cette intervention policière. Les journalistes sont maintenus à bonne distance et c’est la gendarmerie elle-même qui fournit les images aux médias, choisies à partir des 200 caméras portables dont sont équipées ses troupes ! De source officielle, il n’y aurait eu, le lundi 9 avril sur la Zad, aucun blessé ni aucune arrestation parmi les zadistes… Le même discours qu’en 2012, lors de la première évacuation, et ses 120 blessés sérieux. Il y a bien une zone de non-droit : celle qui permet les violences policières en toute impunité.
Il faut dire que l’enjeu est de taille pour Macron et son gouvernement. Pas question pour lui de laisser la victoire contre le projet d’aéroport essaimer davantage. Non ! il lui faut tuer dans l’œuf tout ce qui pourrait faire contagion sociale et transformer la formidable victoire de NDDL en défaite. Écraser pour intimider cheminotEs, étudiantEs… toutes celles et ceux qui tentent de s’opposer, de résister. Et infliger des défaites à tous les mouvements sociaux, à tous les secteurs, à toutes les luttes.
La défense de la Zad est l’affaire de toutes celles et ceux qui refusent le monde selon Macron. Le gouvernement a choisit le bâton de la répression, nous reprenons celui de la résistance, celui du serment d’octobre 2016 : « le serment de revenir si nécessaire défendre la Zad. Nous ne nous soumettons ni à la loi du profit ni à celle du plus fort : nous sommes là, nous serons là ! »
Sandra Cormier éditorial de L'Anticapitaliste hebdo, 10 avril 2018