Sans-papiers de l’université : une partie de poker…

A l'université de Nantes, "réquisition pour les mineurs isolés"Mardi 12 novembre 2017, 16h, bâtiment Censive.
Depuis 3 semaines que la présidence de la fac est encombrée de ces militants et sans papiers, l’intolérance montre le bout de son nez.

Le double discours du président de l’université de Nantes, Olivier Laboux, a prit aujourd’hui une direction bien plus confuse.

Il est 16h environ lorsque les étudiants du bâtiment Censive sont sommés de quitter les lieux, salles de cours, amphis et hall « pour des raisons de sécurité ».

Les vigiles, chargés de faire sortir les étudiants, n’en savent pas plus quand à la raison de cette directive soudaine.

Les étudiants, amassés devant le bâtiment, s’interrogent, discutent, on parle ici de bouteilles de gaz dangereuses dans le bâtiment, mais du coté des militants, on a signalé la présence de camions de CRS aux alentours du SUAPS, 5 minutes plus tôt. Les sans papiers et étudiants présents dans la zone occupée s’affolent quelque peu, et la majorité des jeunes étrangers décide d’aller se réfugier en lieu sur, non loin de la fac. Pourtant, certains d’entre eux décident de rester dans le bâtiment, comme pour le défendre.

Malheureusement, tout le monde est conscient que lorsque les CRS arriveront, plan à l’appuie, il ne leur sera pas bien difficile de faire sortir tout le monde du rez de chaussée et de verrouiller ces salles de cours.

Devant Censive quelques militants s’activent, et à l’aide d’un mégaphone informent les étudiants en demande de nouvelles.

La situation se clarifie grâce à la fuite du mail du président de l’université destiné aux professeurs, les mettant au courant des dernières nouvelles, à savoir que les militants et sans papiers seront délogés de la fac (Château et Censive) par les forces de l’ordre dans le courant de la soirée.

« Ils sont au chaud juste à coté en réunion »

Une centaine de personne fini par se regrouper derrière le Pôle Étudiant, sous la salle qui accueille alors une réunion à laquelle sont présents des représentants de l’université. Militants et journalistes s’invitent à l’étage, et s’entame alors un dialogue de sourd, masqué par le brouhaha du mégaphone et des étudiants et sans papiers en colère, réunis sous les fenêtres.

Au fil des discussions et des informations qui tombent au compte goutte, selon des sources plus ou moins sures, on commence à comprendre que ce coup d’éclat, qui a agit comme une petite bombe affolant tout le monde, n’était en fait qu’une sorte de coup de pression.

L’urgence ne tuera pas le travail de long terme :
La lutte pour les sans papiers, par les sans papiers !

Malgré l’urgence qu’impose une telle évacuation, des sans papiers ont jugé nécessaire de se réunir afin d’organiser leur lutte vers la régularisation. Ne voulant pas se laisser abattre par les longues négociations sans débouché qu’entreprennent militants et dirigeants de la fac, ils choisissent de se battre, collectivement, pour assurer leurs droits.

À l’écart de toute cette agitation, ce sont une cinquantaine de sans papiers, mineurs et majeurs, qui ce soir ont travaillé à la préparation d’une Assemblée Générale, la première qu’ils dirigeront dans son entièreté.

« Les propres acteurs, c’est nous ! »

Conscients de la nécessité de lutter collectivement pour faire entendre leurs droits, ils étaient 50 ce soir, combien seront-ils demain ?